
Conduire à Taïwan : astuces et conseils pratiques
La plupart des voyageurs en partance pour Taïwan optent pour un voyage en train ou transport en commun, certains optent pour une location de voiture avec chauffeur privé, nous avons décidé de sillonner l’île avec notre propre véhicule de location !
Conduire en Asie, être libre de ses déplacements et plus seulement cantonnés aux grandes villes, s’arrêter où on veut quand on veut, voilà un rêve qui se réalise, et contrairement au Japon par exemple où il faut faire traduire au préalable son permis en japonais, ici à Taïwan ce n’est pas très compliqué et ça ne revient pas très cher non plus.
Les formalités
Si votre séjour n’excède pas 30 jours, un permis de conduire international est obligatoire, c’est suffisant pour pouvoir louer une voiture à Taïwan. Attention, le permis international pour être valable doit être accompagné du permis national. Plus de détail sur la page du bureau français de Tapei à cette adresse. Le permis international doit être demandé en France et on conseille de s’y prendre 6 mois à l’avance pour l’obtenir dans les temps – plus de détail sur ce lien.
Louer une voiture
On conseille de louer à l’avance son véhicule, même si on peut louer la veille pour le lendemain, c’est ce que nous avons fait au final en dernière minute à cause du typhon Koinu qui nous a fait changer nos plans à la dernière minute. Évidemment, plus on attend la dernière minute et plus les prix montent, mais à Taïwan la différence de prix n’était pas si flagrante. Le risque au-delà du prix, c’est la disponibilité du véhicule souhaité.
De nombreux sites et comparateurs existent sur Internet, nous conseillons Klook, une offfe claire et compétitive avec tous les frais inclus. Pas de surprise au guichet (lien non affilié)
L’offre de Klook mettait en avant le loueur Chih-Hang qui propose des voitures récentes en bon état avec un vaste réseau d’agence notamment au centre-ville de Taipei, bien pratique pour récuperer et ramener son véhicule.

À titre d’exemple, voici le bon de location et le prix prépayé pour notre location de voiture :

À moins de partir avec toute une tribu, on conseille également une petite voiture, plus maniable et facile à gare en ville. La Honda Fit connue sous le nom de Honda Jazz en France est très confortable et très économique, même si niveau plaisir de conduite, ce n’est pas l’extase.


On ne peut que conseiller de louer une voiture avec un GPS de série ou un écran connectable au téléphone portable pour la navigation via smartphone et Google Map


Un impératif pour s’orienter à Taïwan : Google Map via Apple Car Play ou Android Auto. Avec un écran multimédia dans la voiture, c’est royal, sinon il faudra bricoler un porte téléphone ce qui est moins commode (ou un copilote très patient !)
On peut saisir les adresses avec l’alphabet occidental sur le téléphone et Google Map vous emmenera à bon port, même si les indications peuvent appraître en chinois sur la carte.
Comportement des automobilistes en général
Les Taïwanais sont plutôt calmes au volant, de manière générale, le klaxon est par exemple interdit en agglomération sauf urgence absolue et il est rare d’avoir affaire à des automobilistes énervés ou qui le font savoir.
Par contre, les limitations de vitesse ne sont pas toujours respectées et les taïwanais “collent au cul” assez souvent et doublent un peu n’importe comment.
De même, ils n’hésitent pas à doubler par la droite ou sur la bande réservée aux deux roues.
Les voitures qui viennent en face mordent également fréquemment la ligne de séparation de la chaussée, notamment en plein virage, ne pas s’énerver et se pousser vers la droite, ça passe sans problème !

En ville, les scooters pullulent, ils doublent par la droite ou par la gauche, rester zen et les laisser passer le cas échéant, surtout après redémarrage après un feu rouge, et toujours utiliser son clignotant pour signaler son intention.
Ne jamais tourner brusquement à droite ou à gauche, avec les angles morts, il serait très facile de renverser un deux roues. D’ailleurs les taïwanais utilisent tous le clignotant en général (j’en connais qui ferait bien d’en prendre de la graine !)
Ne pas s’attendre à beaucoup de courtoisie au volant, et parfois, il faut forcer le passage, particulièrement en cas d’intersection où l’on n’a pas la priorité, personne ne vous laissera passer en cas de trafic intense !
Mis à part ces spécificités, il est très facile de conduire à Taïwan et de s’immiscer dans la circulation.

Boire ou conduire….
Attention à l’alcool au volant. La règlementation en matière d’alcool au volant prévoit des sanctions à partir d’un taux d’alcoolémie de 0,3 g/L de sang qui peuvent aller jusqu’à 3 millions de dollats Täiwanais (95 000€ environ) et être assorties de l’immobilisation du véhicule, voire de peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à la prison à vie. Ca fait réfléchir…
Qualité des infrastructures routières
Les routes à Taïwan sont de très bonne qualité, la chaussée est propre et parfaitement entretenue, pas de nids de poule. La signalisation est par ailleurs très claire et le schéma routier ressemble plus à un pays neuf du style États-Unis que “médiéval” de type européen.
Les avenues sont larges et les carrefours clairement indiqués avec feux de signalisation.
Les autoroutes sont surélevées, quasiment intégralement sur viaduc sur toute la façade ouest du pays (je n’imagine pas le cout de construction) et les tunnels nombreux.
Spécificités du code de la route à Taïwan
Les feux tricolores sont à l’horizontale et, comme aux États-Unis, positionnés de l’autre côté du carrefour, donc toujours bien visibles. On s’arrête par conséquent bien avant le feu qui reste visible de l’autre côté du carrefour.

Interdiction de tourner à droite au feu rouge (contrairement aux États-Unis). Les panneaux sont la plupart du temps bilingues, le texte anglais en dessous du chinois. Tous les feux sont également équipés de compte à rebours, très pratique pour anticiper le passage au vert.

En ville il existe de nombreux sas pour les deux roues devant les feux si bien qu’il ne faut complètement s’avancer et laisser un peu de marge pour les scooters (comme pour les vélos à Paris)
Attention à cette spécificité majeure taïwanaise : hors agglomération, il existe des “pré-feux” de signalisation qui indiquent en avance l’état du véritable feu situé à quelques dizaines de mètres plus loin, notamment dans les virages sans visibilité ce qui permet d’anticiper un arrêt à venir si le feu est rouge.
C’est troublant, car il ne faut pas s’arrêter à ce premier feu de circulation, dans le doute, regarder la chaussée, s’il n’y a pas de bande blanche barrant la route, alors il ne faut pas s’arrêter et poursuivre son chemin !
Les limitations de vitesse sont assez basses et rallongent les temps de parcours. Pas plus de 70 kms en général sur les routes principales, 110 max sur les autoroutes et sinon c’est plus une moyenne de 30 à 50 km max sur les routes secondaires.
Le trafic reste dense la plupart du temps, mais sans embouteillage majeur.
Faire le plein d’essence
C’est la bonne nouvelle du voyage, le prix de l’essence à Taïwan ne fracassera pas votre budget.

1 litre de sans-plomb = 34 $ soit environ 1€ ça fait rêver !
Nous constaterons que le prix de l’essence est fixe quelle que soit la station-service à Taïwan (ou alors un écart de prix ridicule) donc pas besoin de sélectionner une station en particulier.
De plus, on ne sert pas soi-même et on ne descend pas de son véhicule, il y a des pompistes dans toutes les statios.
Laver sa voiture
Dans la plupart des stations essences, vous trouverez de quoi laver votre voiture de location. Contrairement à la France où on lave sa voiture soi-même au karcher dans la plupart des stations de lavage, ici ce sont des employés qui s’occupent de bichonner votre char.
On avance dans une chaine de lavage ou chaque poste est dédié à une opération : prélavage, lavage à la main, rinçage, séchage à la main, le tout dans une grande efficacité et pour un prix très correct !

Péages routiers
Ils sont automatiques par borne portique qui scanne la plaque d’immatriculation, donc rien à payer pendant les déplacements. Tout est envoyé électroniquement au loueur qui vous présentera la facture au moment de rendre le véhicule. Les péages sont modérés contrairement à la France, environ 300$ par exemple pour 15 jours de déplacement en faisant le tour de l’île.
Stationner (et payer le stationnement)
En ville, il vaut mieux privilégier les parkings payants relativement nombreux. Il est également possible de se garer chaque fois qu’une bande blanche est tracée sur le bord de la chaussée (dans les villages où les petites villes par exemple). Par contre, interdiction de se garer en présence d’une bande rouge sur le bord de la chaussée.

Pour payer son stationnement, nul besoin de prendre un ticket, d’ailleurs la plupart du temps, il n’y en a pas. Une caméra enregistre la plaque d’immatriculation au moment de se garer.
Au moment de reprendre son véhicule, il suffit de se diriger vers l’automate et de saisir les numéros de sa plaque d’immatriculation (sans les lettres, uniquement les chiffres) et une photo permet de confirmer qu’il s’agit bien de son véhicule.
Prévoir toujours un peu de monnaie pour payer son stationnement, les billets de 100$ sont acceptés, mais pas au-delà et parfois le paiement n’est pas possible par carte bancaire.
Voici deux petites vidéos bonus sur la procédure pour payer à l’automate :
Attention aux amendes !
Même en roulant prudemment, on n’est pas à l’abri des nombreux radars automatiques contrôlant la vitesse. C’est simple, il y en a partout, en ville comme en pleine campagne !
Environ 3 semaines après notre voyage, je reçois un email m’informant à priori d’une effraction relevée avec la voiture de location. Les informations sont très succinctes et ne parlant pas chinois, je comprends tout de même être redevable d’une amende de 610TWD (environ 17€) dont le paiement a échoué, car le loueur n’a pas réussi à utiliser mon empreinte de carte de crédit.


En bon français et vu le montant assez dérisoire du PV, et surtout n’ayant pas connaissance de la procédure pour régulariser ma situation, je décide de laisser couler et faire le mort.
Manque de bol, je reçois une relance par email quelques semaines après mais toujours sans aucune procédure à suivre. Je décide quand même de répondre en anglais et indiquer ne pas savoir comment procéder pour le règlement.
Jamais deux sans trois, quelques semaines plus tard, un courrier recommandé A/R très volumineux arrive à mon bureau de poste avec de nombreux documents, dont le PV original et un jugement du tribunal de Taipei m’ordonnant à payer, sans majoration, l’amende de 17€. Le courrier et l’affranchissement pour envoyer la liasse de documents dépasse déjà le montant dû !
Après plusieurs échanges d’email assez compliqué, je finis par obtenir un lien internet me permettant de payer en ligne mon amende avec une carte de crédit, mais ce système est normalement réservé aux chinois de Taïwan, d’où la complexité pour payer une amende taïwanaise depuis la France.
La morale de cette histoire est que l’administration taïwanaise soucieuse de bien faire son travail ne vous lâchera pas, même pour de faibles montants en cas d’infraction de la route !

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